Pour faire avancer la cause du respect des minorités, est-on obligé d’assommer les joueurs/spectateurs avec des clichés multi rabâchés et tellement énormes qu'ils en deviennent contre-productifs ? En ferait-on autant si ce n'était pas vendeur ? Pour vendre, justement, en tout temps et tout lieu, le vendeur aime à être confondu avec le vertueux, le jeu de rôle n'y échappe pas (ou plus). Est-ce qu'un elfe africanisé fait avancer la cause ? Ou est-ce juste un argument commercial ? Rappelant qu'un elfe avait, avant de devenir une "marque inclusive", une identité propre, descendant du folklore scandinave.
A mon humble avis, pour la cause, Mahershala Ali et Viggo Mortensen, dans un Green Book sont 1000 fois plus puissants qu'une armée afro-elfique des Anneaux de pouvoir ou du Witcher...
Alors, se déclarer vertueux n'est pas forcement la même chose que l'être, mais oui, certains se sentent menacés, et à juste titre. Pour l'illustration je vais te rappeler un exemple un peu moins clivant (quoi que) et à l'enjeu commercial bien plus faible (quoi que aussi) : la réforme de l'orthographe ! A en croire la déclaration de vertu, écriture plus accessible à tous, patati et patata... ouais super on adhère... Maintenant quand j'écris clef avec un f on me traite de "cassos" !toon a écrit :on rappellera qu'à la base l'inclusivité se veut vertueuse. Pourtant j'ai l'impression que tout le monde ne le vit pas pareil et que certains se sentent menacés.alors qu'il s'agit juste de déconstruire un certain nombre de chose ancré dans nos cerveaux...
Plus sérieusement, Corlak met le doigt sur le point essentiel : Qu'est-ce que cette déconstruction/reconstruction va induire chez les enfants ? Est-ce que ça les aidera à comprendre l'horreur innommable du "commerce triangulaire" ? Comment leur parlera-t-on du racisme après ? Ou alors dans ce joli monde de "oui-oui fait son marché", on est sur qu'on aura plus jamais besoin d'en parler ? Qu'il ne ressurgira jamais, terrassé qu'il est, après des siècles de ravages, par un petit elfe bronzé ?