Chauntéa

Déesse de l'agriculture, NB [Vie]

Chauntéa compte parmi les plus vielles divinités. Elle a assisté à la création du monde et c'est elle qui y a engendré la vie. Elle n'influence pas tant le monde naturel que la manière par laquelle les mortels doués de sensations interagissent avec celui-ci. C'est une gentille maîtresse qui nourrit le monde et garantit des moissons saines à ceux qui traitent la terre avec le respect qu'elle mérite.

La Grande Mère

Chauntéa

Gerbe de roses ouvertes sur du blé

Chauntéa était, à l'origine, une déesse de la nature sauvage et de la faune, mais elle a grandit en même temps que son monde, changeant et s'adaptant selon ses développements. Les millénaires lui ont appris la patience, parfois au point d'être taxée d'indolence. Chauntéa aime les habitants de Toril et n'apprécie rien de plus que de leur apprendre comment la terre elle-même peut les enrichir. C'est sous ses encouragements que les mortels ont abandonné la cueillette et ses aléas pour les champs et sa constance. Aujourd'hui, Chauntéa est vénérée en tant que Grande Mère de l'agriculture, la bienfaitrice au grand cœur a qui l'on doit de bonnes récoltes, une nourriture saine et un mode de vie robuste au sein de la nature.

Vénérée par les fermiers, les jardiniers, les serfs et tous ceux qui vivent de la terre, Chauntéa est perçue par les habitants de Faerûn comme un élément essentiel du cycle naturel de la vie. Les riches propriétaires terriens comme les simples fermiers consultent les prêtres de Grande Mère pour obtenir des conseils sur la préparation de la moisson ou les semailles des grains de la prochaine saison. Quand le mauvais temps ou la maladie frappe les champs, les paysans tournent le regard et leurs prières vers Chauntéa dans l'espoir que ses attentions puissent sauver la moisson de cette saison. Mais ceux qui détournent une récolte à des fins malhonnêtes ont tout à craindre de ses serviteurs qui prennent leur rôle de gardiens des champs très à cœur.

Histoire et relations

Chauntéa est l'une des divinités les plus anciennes de Faerûn. Shar et Séluné sont encore plus anciennes, puisqu'elles lui ont donné la vie en même temps qu'elles ont créé le monde de Toril. Au cours des millénaires qui ont suivi, Chauntéa a eu des relations passionnées avec de nombreux autres dieux, dont la plupart n'existent plus de façon significative. Elle a aussi eu à combattre, et parfois détruire, des dieux lorsqu'ils projetaient de nuire à son monde. Certains de ses adorateurs prétendent qu'elle est à l'origine de toutes les races mortelles, chacune étant sortie de ses entrailles alors que l'air était encore calme et la terre immobile. Depuis quelques centaines d'années, Chauntéa s'est amourachée des habitants de son monde, et plus particulièrement des humains, au point de concentrer maintenant entièrement son attention sur l'aide qu'elle peut leur apporter pour vivre de la terre. Elle prêche le respect de la nature et incite les habitants des nations civilisées à réparer les dégâts qu'ils peuvent causer, mais elle a depuis longtemps abandonné la nature la plus sauvage à d'autres divinités.

Cette évolution a provoqué un refroidissement de ses relations avec Sylvanus, certains de ses adorateurs druidiques les plus militants estimant que la Grande Mère s'est trahie elle-même en abandonnant son monde à une propagation bien trop rapide de la civilisation. Ses liens avec les autres divinités de la nature et particulièrement Mailikki et Eldath restent forts. Elle ressent toujours une grande affection pour Lathandre, qui fut autrefois son conjoint. Chauntéa s'oppose à Aurile, Malar, Talos et Umberlie et se méfie fortement de Baine depuis son retour. Mais c'est à Talona que la Grande Mère réserve sa plus grande inimité, car sa propension à apporter la putréfaction, le poison et la maladie dans la nature emplit Chauntéa d'une grande fureur.

Clergé et temples

Faire pousser et moissonner sont des éléments du cycle éternel et ils sont partie essentielle de la vie. Il faut anathématiser toute destruction sans but et sans volonté de reconstruction. Ne laissez jamais passer un jour sans aider une chose vivante à se développer. Soignez, entretenez et ensemencez des plantes dès que vous en avez l'occasion. Protégez les arbres et les plantes. Sauvez leurs graines de manière à faire en sorte que ce qui a été détruit puisse repousser. Préoccupez-vous de la fertilité de la terre, laissez les humains s'occuper de leur propre fertilité. Évitez le feu. Plantez une graine ou une petite plante au moins une fois toutes les dizaines.

Les membres du clergé de la Grande Mère se répartissent en deux factions à peu près égales. Ceux qui s'occupent des fermiers et des travailleurs agricoles dans les cités, les villes et les villages s'appellent eux-mêmes les Pastoraux, tandis que ceux d'une foi plus ancienne et plus sauvage, principalement des druides et qui se restreignent à la nature sauvage, se nomment les Véritables Façonneurs. Les membres des deux croyances ne reconnaissent aucune autorité centrale ; ils vivent leur foi de façon individuelle. Chauntéa fixe une doctrine générale, décrivant un ensemble de règles de vie et d'interdits, mais chaque prêtre est libre de les interpréter à sa guise pour son usage et celui de ses fidèles. L'Église accepte les membres de toutes les races, bien que les femmes soient beaucoup plus nombreuses que les hommes, peut être parce que la liturgie de cette religion est émaillée de références à la fertilité, la maternité et la féminité. Comme leur déesse, ceux qui servent Chauntéa sont le plus souvent patients et calmes, lents à se mettre en colère et préfèrent la diplomatie qu'un conflit ouvert. Les prêtres et les druides de Chauntéa prient au coucher du soleil.

De façon surprenante, un certain nombre de cités comptent un temple voué à la Grande Mère. Ces temples sont souvent constitués de bâtiments de grande taille percés de nombreuses fenêtres et servent aussi de greniers ou d'impressionnants jardins à ciel ouvert. A la campagne, les cérémonies se font simplement à la lumière du soleil ou de la lune, les prêtres effectuant les cérémonies dans leur propre maison, dans de petits sanctuaires ou même dans des étables ou des granges à foin. À ces occasions, les prêtres et druides de Chauntéa instruisent leur congrégation sur les méthodes correctes concernant les semailles, le diagnostique des maladies affectant les plantes et les animaux, ainsi que la connaissance des plantes. Ils peuvent aussi célébrer les mariages ou tenir lieu de sages-femmes lors des accouchements des femmes ou des animaux. Le clergé de la Déesse du Grain a peu de jours sacrés institués, préférant enseigner à ses fidèles à remercier Chauntéa à chaque lever du soleil. Le clergé tient chaque année une cérémonie au début des récoltes, appelée les hautes prières de la Récolte.

Au cours des derniers siècles qui viennent de s'écouler, un grand nombre des fidèles les plus primaires de Chauntéa se sont tournés vers Sylvanus, ce qui n'est pas sans provoquer un refroidissement des relations entre les deux clergés, même pour leurs membres les plus tolérants.

Sources : Dogmes et Panthéon (Spellbooks, 2003), Forgotten Realms Wiki